Je ne suis qu’un passant aux grands yeux qui s’étonnent
Arrivé ce matin sur les ailes du vent
D’un étrange pays dont la chanson résonne
Comme un écho lointain de mes rêves d’enfant.
Fourmi je suis le jour, mais dès que minuit sonne,
Je vole incontinent vers mon ancien logis
J’y bois à la fontaine où l’eau vive frissonne
Et rassasié de tout, je m’en reviens ici
Sur le sable esquisser de mes doigts malhabiles
Les rêves les plus fous de mon âme d’enfant :
Les arbres, les oiseaux, les montagnes, les îles
Du pays merveilleux que mon cœur aime tant ...
Mon séjour achevé, j’aimerais que l’on dise :
"Voyez, il est parti sur son tapis volant,
Aspiré tout là-haut vers sa Terre Promise
Où sont d’autres chemins, il n’était qu’un passant !"
A.G.