Je suis l’insaisissable et céleste éthérée,
Invisible et pourtant maîtresse du logis.
Sans moi, la main retombe livide et glacée,
La bouche ne dit mot et tout corps se flétrit.
Flamme, souffle divin, c’est moi qui donne vie
A la pesante glèbe insoumise à mes lois,
Fugace créature à mes plans asservie.
Je vois avec ses yeux, je parle par sa voix.
Or souvent, c’est fâcheux, elle agit à sa guise,
Dès que je suis ailleurs, parle en mon propre nom,
Se fait passer pour moi, gambade, se déguise,
Heureuse de m’en voir monter le rouge au front !
Il faut par-dessus tout qu’enfin je réagisse
Et plutôt que des cris, lui parle sans détour,
Faisant du sauvageon un chien qui m’obéisse,
Mais s’endorme content à la tombée du jour.
AG