Ce texte est la suite des 3 premiers épisodes (catégorie : Les aventures de Clémentine)
Un mois plus tard.
Il est huit heures. Je suis en train de prendre mon petit déjeuner quand tout à coup, on frappe :
- Monsieur l’auteur ! Monsieur l’auteur !
- Qui est là ?
- C’est moi, ouvrez, s’il vous plaît !
- Qui, moi ?
- Clémentine, votre personnage !
Vous imaginez avec quelle joie j’ouvre la porte !
- Clémentine ! Quelle bonne surprise !
- Bonjour, je ne vous dérange pas ?
- Mais pas du tout. Que vous arrive-t-il ?
- Ah ! Si vous saviez, c’est terrible !
- Un accident ?
- Pire. Une catastrophe ! Vous vous souvenez du CV que vous avez publié le mois dernier ?
- Oui, et alors ?
- Un auteur a répondu !
- Ah ! Vous voyez, c’est très bien !
- Non, justement ! C’est là le problème !
- Qui est-ce donc ?
- Un certain Galurin … Barnabé Galurin. Vous le connaissez ?
- Non.
- Vous ne perdez rien ! Vous savez quel rôle m’a donné cet écrivaillon ?
- Ecrivaillon, vous êtes dure, Clémentine !
- Je maintiens : écrivaillon, cacographe, gâte-papier !!!
- Bon, bon, calmez-vous, quel est ce rôle ?
- Un rôle de bonniche ! Et analphabète, en plus, vous vous rendez compte ! Quant à Gaspard, vous savez ce qu’il en a fait ? Un capitaine de cavalerie en mission en Irak !
- Il n’y a rien de déshonorant à exercer ces deux professions, Clémentine ! Mais vous ne devez pas vous voir souvent avec votre fiancé, en effet. Pauvre Clémentine ! Je vous plains bien.
- Oh ! Je vous en prie, faites quelque chose !
- Son roman est-il publié ?
- Non, heureusement. De plus, comme il est alcoolique, ça va mettre un certain temps …
- Bon .. Réfléchissons … Ces rôles, il est vrai, ne correspondent pas à votre CV …
- Non, mais alors, pas du tout !
- J’ai trouvé ! Vous pouvez donc déposer un recours auprès du Conseil de l’Ordre pour “contre-emploi aggravé” infligé à un personnage.
- C’est vrai ?
- Absolument. J’ai ici un formulaire. Tenez. Si vous voulez bien, je vais le remplir et l’envoyer par … Oh ! Zut !
- Mais qu’avez-vous ?
- J’oubliais ! Vous savez bien que mon permis d’écrire m’a été retiré ! Misère ! Je n’ai pas le droit d’écrire un seul mot d’ici cinq mois !
- Mais moi, je peux !
- Non, vous êtes analphabète !
- Ah ! Oui, c'est vrai. Mais alors, il n’y a pas de solution !
(à suivre)