Je te revois, mon cher village,*
Avec les yeux du temps passé,
Toi qui berças mon plus jeune âge,
Coquelicots et champs de blé.
Dans tes ruelles d’un autre âge,
Bêlent les chèvres allant au pré.
La voisine fait ses fromages,
Des hommes partent labourer.
Un vieux tracteur tousse et rugit
Crachant étincelles et fumée.
On parle haut. Un enfant rit.
“Salut, Marcel, belle journée !”
Tous ils sont là, vivante scène,
Trimant du matin jusqu’au soir,
Comme autrefois, durs à la peine,
Mais je suis le seul à les voir.
*Ici dans le sens de hameau
AG