Me promenant, quelle surprise,
De découvrir hier matin,
Dans l’herbe cette image exquise,
Gisant sur le bord du chemin !
"C’est une fée qui l’a perdue,
Me chuchota un escargot,
Lorsque dès l’aube elle est venue
Colorier d’or les mélilots.
Depuis, je sais qu’elle s’alarme,
Et verse des torrents de pleurs,
Car en cette image est un charme
Qui lui sert à peindre les fleurs !
Imaginez demain le drame
D’un monde privé de couleurs !
Monsieur, j’en appelle à votre âme,
Epargnez-nous ce grand malheur ! "
Au limaçon je fis promesse
De tout essayer de mon mieux
Afin que son enchanteresse
Recouvre le bien précieux.
Et de retour en ma demeure,
A mon clavier, les doigts tremblants,
Je déposai ces mots sur l’heure,
Avec l’image en plein écran :
Ouvrant ce matin mes persiennes,
Je fus tout à fait rassuré :
Son talisman, la magicienne
L’avait bel et bien retrouvé !
Sur l’écran restait le poème,
Mais l’image n’était plus là.
Je trouvai, à sa place même,
Un petit cœur couleur lilas.
AG