RITOURNELLE D'AMITIE, D'AMOUR
(Ce poème peut être chanté)
Refrain
Elle est pour vous, cette chanson,
Et je la chanterai toujours.
Elle est fleurie de nos saisons
Chanson d'amitié et d'amour.
En l'écoutant, vous deviendrez,
Roi, reine, prince ou bien princesse,
En un pays ensoleillé
Tout de bonheur et de tendresse.
Du parfum d'amitié, d'amour
Tu en parfumeras ton coeur
De l'arc-en-ciel et pour toujours
Né d'un printemps tout en couleurs.
Et je la chante émerveillée
Comm' le bruiss'ment d'une rivière
Cette chanson ensoleillée
Secret d'aujourd'hui et d'hier.
Je veux vous chanter le bonheur
Où la paix, l'amitié, l'amour
Sont main dans la main, frères et soeurs,
Au temps heureux des troubadours.
L'amitié devient un soleil
Et l'amour un grand feu de joie
Toute mon âme s'émerveille
Et vibre à nos tendres émois.
Je la chante pour ceux qui s'aiment
Et cette ritournelle éclose,
A la magie du matin même,
Fera s'épanouir les roses.
Cette chanson est pour toujours,
Oui, c'est pour vous que je la chante,
Chanson d'amitié et d'amour,
Aussi charmeuse qu'envoûtante.
Si vous chantez cette chanson,
Les ombres deviendront lumière.
Tous les chagrins s'envoleront
En une douceur printanière.
Claudine RIVIERE-KAËS
(86 - Châtellerault)
Un grand merci à l'Amie Claudine grâce à qui j'ai osé montrer ce que j'écrivais.
Alain
***
LE GIVRE
Une nuit de janvier,
Une fée heureuse
Qui souriait à l’étoile Betelgeuse,
Eut envie de voyager
Sur notre petite terre.
Elle enfila sa baguette légère
Dans les trois perles rondes
Du Baudrier d’Orion,
La frotta sur la froide jumelle
De Betelgeuse, l’étoile Rigel,
Puis traversa le ciel étoilé
De cette nuit glacée
Pour se poser sur le sommet gelé d’une colline.
Inspirée,
En tournant lentement le beau livre
De l’hiver,
Elle dessina avec sa baguette de givre
Toutes les branches des charmes et des hêtres,
Celles des bouleaux et celles des grands chênes,
Le contour dentelé de ses feuilles rousses
Et les jolies étoiles des coussins de mousse,
Les épines des ronces et les petites brindilles,
Les graminées et toutes les aiguilles
Des pins et des élégants sapins,
Les fruits rouges des églantines
Et les fruits roses et oranges
Des fusains que mangent les mésanges.
Ravie,
Elle disparut dans la nuit
Quand un rayon de soleil annonça le matin.
L’homme qui marchait d’un pas lourd
Depuis l’aube dans la boue du chemin,
Se pencha émerveillé
Sur les milliers de paillettes qui scintillaient.
Il se sentit riche de tous ces diamants
Qui rendent le cœur léger et content.
Mais notre soleil ivre
Donna trop de chaleur
Et toutes les perles de givre
S’évanouirent dans la vapeur.
L’homme continua de sourire intérieurement
Car il savait que la richesse des diamants de la terre
Etait moins éphémère
Que celle des pièces d’or qui pesaient lourdement
Dans les cœurs malheureux.
La fée qui souriait à l’étoile Betelgeuse
Aurait à nouveau envie de voyager
Sur notre planète bleue.
BLEU CHICOREE
Quand le bleu infini du ciel
Semble parti en voyage
Dans le long train des gris nuages
Elle se penche sur une fleur de chicorée sauvage
En robe d’azur éternel
Et pur comme le manteau d’un roi mage.
Elle rêve et devient araignée minuscule
Elle déambule
Sur les reflets violets
De la soie bleue de la chicorée
Elle glisse
Puis tourne avec délice
Et tombe dans une forêt de hautes étamines
Minces et soyeuses
Là, elle s’arrête le cœur battant
Au plus profond de la forêt où elle chemine
S’ouvre lentement
Une porte mystérieuse
Derrière laquelle coule la lumière
Du ciel d’un monde à l’envers.
Blanche DREVET
Les PARFUMS de JUIN
J’aime au mois de juin
L’odeur du foin,
Parfum des âmes végétales
De tous les brins d’herbe
Et de toutes les fleurs
Couchés dans les champs
Que je respire en pédalant
Dans l’air frais matinal.
J’aime à la fin
Du mois de juin
La chaleur
Des moissons
Où palpite mon cœur
A l’unisson
De la grande valse des insectes
Qui fêtent la saison
De leur amour pour les fleurs.
Et sur tous les chemins de juin,
J’aime les bains
De fraîcheur aux senteurs sucrées
De la clématite- vigne-blanche
Se balançant de branche en branche
A l’orée de la forêt
Gardienne, l’été,
Des secrets de l’ombre
Blanche DREVET
LE BOUQUET ORANGE
Sur les champs coule la paix
Du crépuscule doré.
De petits oiseaux
En ribambelle
Dessinent de grandes ailes dans le ciel
Et doucement se posent
Sur les branches d’un arbrisseau.
Ils brillent comme des pommes d’api
Aux joues rebondies !
Mais le ciel n’est pas tout rose,
La paix est fragile !
Deux longs nuages noirs
Viennent d’ouvrir leurs mâchoires
De crocodiles
Se disputant l’astre solaire !
Les oiseaux de paix s’enfuient.
Quand disparaît le cercle de lumière
Et que l’obscurité annonce la nuit,
Personne ne peut dire lequel des deux crocodiles
A gagné la guerre !
Pourtant, au même moment,
A la terrasse d’un café
D’une petite ville,
Une femme solitaire,
Devant un verre de bière,
Regarde, intriguée,
Un vieux monsieur souriant aux anges,
Avançant sereinement sur le trottoir
Dans la paix du soir,
Un bouquet rond et orange
A la main droite.
Blanche DREVET
LE ROI DES PÂQUERETTES
La nuit dernière
La pleine lune printanière
A pleuré de joie
Et ses larmes ont déposé
Sur l’herbe brillante de rosée
De jolies fleurs de neige.
Le petit de l’Homme
Haut comme trois pommes
Est devenu roi
Dans la lumière du matin
De ce nouveau décor.
Il s’est levé de son siège
Pour se pencher sur ces pâquerettes
Faîtes pour ses petites mains
Et il a vu mille pièces d’or
Entourées de blanches collerettes.
Il en a cueilli une
Comme s’il cueillait une fleur de lune
Et quand son regard
S’est porté sur moi
J’ai vu dans ses yeux noirs
Briller toutes les étoiles.
Blanche DREVET
SOURIRE D’ENFANT
Un sourire d’enfant
Est magique, merveilleux,
Miraculeux et lumineux,
Il est pareil à un printemps,
A un lever du jour.
C’est la tendresse, le bonheur, la douceur,
L’espièglerie, la joie de vivre,
Enchantement de charmer.
Sourire d’enfant,
Tu nous réchauffes le cœur,
Tu es le soleil,
La frêle fleur papillonnante
Sur le zéphyr de notre vie,
Eclosion du présent,
Le rayon d’espoir du lendemain.
Claudine RIVIERE
Le voyage de la rose
Grisée par l’air marin, une fillette aux yeux vert noisette contemple avec admiration la mer et écoute sa passionnante symphonie. Enfin les vacances ! Comme promis, ses parents l’ont emmenée avec eux sur leur bateau nommé « La Petite Sirène ». Accoudée au bastingage, Rose-Marie s’amuse à observer les vagues couronnées d’écume blanche. La mer s’étend devant elle, souveraine, lui confiant sa vie, sa beauté, sa richesse.
Alors qu’elle est en train d’admirer le jeu espiègle des lames qui font tanguer et rouler le bateau, voici qu’elle trébuche soudain, s’accroche, se rattrape à un cordage et tout en se penchant, laisse tomber dans les flots la jolie barrette scintillante en forme de rose qui ornait à merveille sa belle chevelure.
Au grand désespoir de Rose-Marie, la rose se pose sur une étoile de mer qui passait par là. Les vagues la font s’éloigner avec espièglerie sur l’océan argenté. Le vent du large chante sa complainte. Rose-Marie n’en revient pas. Elle voit sa rose disparaître avec le jeu des vagues. Peut-être, qui sait, va-t-elle rencontrer la petite sirène ?
Pour Rose-Marie, c’en est trop. Elle s’éclipse dans sa petite cabine. Elle a le cœur gros. Elle va se blottir tendrement dans son lit douillet et raconte à l’oreille de son ours blanc la peine qu’elle a d’avoir perdu sa rose si romantique. Des larmes coulent le long de sa joue. Mais peu à peu, le bruit mélodieux de l’océan l’endort. Elle se met à rêver à l’étoile de mer et au coucher de soleil qui se mire à l’infini, faisant naître le scintillement de mille paillettes argentées. Elle suit le voyage de l’étoile et de la rose et se laisse transporter, bercée par les vagues, dans un univers aux lumières secrètes du rêve enchanté. Le jeu éphémère des galets et des coquillages multicolores l’accompagne. L’envol éperdu des mouettes au-dessus de la mer fougueuse s’élance vers l’azur, dans l’arc-en-ciel d’une douce harmonie.
Soudain, apparaît au loin une immense plage ensoleillée où un petit garçon blondinet d’une dizaine d’années s’amuse à faire des châteaux de sable. A sa grande surprise, une vague porteuse de l’étoile et de la rose vient s’échoir près de lui. Il se met à crier :
« Mais qu’est-ce qui m’arrive ? »
La vague a recouvert son beau château. O miracle ! Une étoile de mer et une belle rose brillante sont venues orner sur ce qui reste de son œuvre d’artiste. Le blondinet en tombe à la renverse et se met à hurler. Sa mère se précipite et lui dit :
« N’aie pas peur, je suis là ! Tu es un grand, relève-toi vite ! Regarde, la mer t’a fait un cadeau : elle t’a offert une belle étoile de mer et en plus une rose de rêve ! »
Du coup, l’enfant se met à rire et à taper des mains. Il prend doucement ces présents de l’océan et les serre contre son cœur. Sa maman essuie avec tendresse son blondinet, le dépose délicatement sur une serviette éponge et tous les deux éclatent de rire.
A ce moment du rêve, Rose-Marie se réveille. Elle court vers ses parents et leur raconte son rêve. Les parents amusés lui disent :
« Ne t’en fais pas, ma chérie, nous te rachèterons une autre barrette de princesse. »
L’enfant leur sourit. Son papa lui dit :
« Tu vois, nous arrivons, nous entrons dans le port. Nous allons rendre visite à tata et tonton et à ton petit cousin Jérémy. Tiens, regarde, ils sont déjà là sur la jetée qui nous attendent ! »
Avec précaution, papa fait accoster le bateau le long du quai pendant que maman recoiffe Rose-Marie qui est allée chercher son ours blanc dans sa cabine.
L’oncle et la tante suivis de Jérémy vont à leur rencontre. Ce sont des embrassades chaleureuses. Tout le monde prend le chemin de leur villa dont les murs sont recouverts de merveilleux coquillages. Ils poussent la porte sur laquelle une cigale de Provence leur souhaite la bienvenue. A leur grande surprise, un savoureux goûter leur est préparé. Ils se mettent à le déguster. Les discussions commencent à fuser entre les grands et les petits. Rose-Marie confie à Jérémy la mésaventure qui lui est arrivée sur le bateau et son chagrin d’avoir perdu la belle barrette en forme de rose qu’elle chérissait tant. Pendant ces discussions animées, le téléphone se met à sonner. La mère de Jérémy va répondre. Deux minutes plus tard, elle revient en disant à son fils :
« C’est ton copain Yann, le blondinet, qui veut te parler ! »
Jérémy court au téléphone et écoute son ami lui raconter son après-midi sur la plage. Il se met à rire et lui dit :
« C’est pas vrai, j’y crois pas ! »
Bien vite, il dit à sa petite cousine de le rejoindre :
« Devine ce que me dit mon copain Yann !
―Je ne sais pas, je ne peux pas deviner, je n’en sais rien, moi !
― Ecoute bien : il a trouvé une étoile de mer avec une chouette fleur qui brille comme un soleil !
Rose-Marie, toute excitée s’écrie :
―C’est pas vrai ! Passe-le moi ! C’est toi, Yann ? C’est vrai que t’as trouvé une étoile de mer avec une fleur qui brille ?
―Oui, elle brille comme une étoile ! Même que Maman m’a dit que c’était une barrette de fille !
― Et comment elle est, cette barrette ?
―Ben, c’est une belle rose .
―Ca alors, je crois bien que c’est la rose que j’ai perdue sur le bateau ! »
Yann se met à rire de bon cœur :
« C’est incroyable, cette histoire ! Eh bien, t’en fais pas, je vais faire sécher la rose et l’étoile de mer et je te les apporte avec Maman dans la soirée chez Jérémy, comme ça, j’aurai le plaisir de faire ta connaissance ! Au fait, comment tu t’appelles ?
―Rose-Marie !
―A bientôt !
―C’est d’accord, à bientôt et merci, Yann ! »
Rose-Marie raccroche le téléphone en souriant. Déjà Jérémy est allé raconter l’histoire aux parents. Tous se mettent à rire et disent en chœur :
« C’est le petit miracle de la mer ! Rose-Marie, cela te fera un bon souvenir de vacances, et en plus, tu vas connaître Yann ! »
Et tous viennent l’embrasser. La fillette rayonne de bonheur et leur dit en riant :
« Vous voyez, mon rêve s’est réalisé !
―Ben t’en as de la chance, toi ! » soupire Jérémy en souriant malicieusement à sa cousine.
Claudine RIVIERE