Des années après, elle me trotte encore dans la tête, cette petite phrase découverte par hasard sur la façade d’une maison grise, boulevard de Verdun.
Etait-elle gravée dans la pierre ou simplement écrite à l’encre, je ne sais plus. Ce qui est certain, c’est que ces graffiti-là n’étaient pas comme les autres.
Je me revois comme si c’était hier, insensible au vent d’octobre qui emportait les feuilles mortes et me giflait au passage, figé sur le trottoir, lisant et relisant : « Ici, Pierre a vu pour la dernière fois Maëlle qu’il aime. »
C’est une histoire vraie. Je n’en sais pas davantage. J’ignore qui sont Pierre et Maëlle. Peut-être se reconnaîtront-ils s’ils lisent un jour ces lignes …
Aujourd’hui, la phrase a sans doute disparu, mais quelque chose, allez savoir pourquoi, m’a soufflé à l’oreille qu’il fallait que j’en parle.
AG