- Ne vous alarmez pas, chère amie … Nous allons bien finir par trouver …
- Oh ! Non ! Ce n’est pas possible ! Jamais je ne reverrai jamais mon Gaspard ! C’est fini, fini ! (Clémentine fond en larmes.)
- Allons, allons … Mais, au fait, Clémentine, comment êtes-vous arrivée ici ?
- Pardon ?
- Oui, comment avez-vous échappé au rôle que vous a infligé ce Barbotin ?
- Pas Barbotin, Galurin !
- Oui.
- C’est vous, un auteur, qui me demandez ça !
- Ben, oui …
- Vous n’êtes pas sans savoir que les personnages ont quand même droit, à certains moments, à un peu de liberté !
- Ah ? Quand ça ?
- Mais quand l’auteur dort, par exemple, ou pense à autre chose …!
- Maintenant que vous le dites, j’en ai entendu parler. D’ailleurs, ce thème figure il me semble au programme de mon stage de recyclage ... Alors, dites, en ce moment, Galurin, il dort ?
- Il faut le croire. Ca n’a rien d’étonnant après ce qu’il a bu hier soir à son cercle d’écrivains ratés !
- Oh ! Mais attendez … Euréka ! J’ai la solution ! Essuyez vos larmes, Clémentine, tout va s’arranger !
A peine venais-je de terminer ma phrase que Clémentine fut subitement enveloppée d’un épais brouillard. Impuissant, le cœur serré, je n’eus que le temps de voir s’évanouir peu à peu ses grands yeux qui m’imploraient. Quand au bout de quelques secondes tout se dissipa, elle avait disparu.
Galurin s’était remis à écrire !
Mais rien n’était perdu, j’avais mon idée. D’un pas léger, je me dirigeai vers mon bureau.
- Allô ! Paul ? Bonjour cher ami, j’ai un service à te demander.
(à suivre)