Le découragement est un vieux compagnon
Qui ne manque jamais, lorsque mon pas hésite,
Que le port se dérobe ou faiblit ma raison,
Sur la pointe des pieds, de me rendre visite.
Si j’ouvre grand la porte, à coup sûr il s’installe,
Prend le meilleur fauteuil et sort incontinent
Ses pinceaux, ses couleurs, promptement qu’il déballe,
Barbouillant mon décor de ses « bons » arguments.
Je les sais tous par cœur, ils me collent à la peau,
Or le rusé sans fin les enfle, les attise,
Au point de rendre encor’ plus pesant le fardeau.
Il serait si content de me voir lâcher prise !
Mais tandis que je doute et que je déraisonne,
Mon âme se réveille et brosse le tableau
De ce qu’il adviendrait si jamais j’abandonne …
Comme il me fait horreur, je m’élance à nouveau !
AG
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