Sonnez, sonnez toujours, clairons de la pensée.
Quand Josué rêveur, la tête aux cieux dressée,
Suivi des siens, marchait, et, prophète irrité,
Sonnait de la trompette autour de la cité,
Au premier tour qu'il fit, le roi se mit à rire ;
Au second tour, riant toujours, il lui fit dire :
"Crois-tu donc renverser ma ville avec du vent ?"
A la troisième fois l'arche allait en avant,
Puis les trompettes, puis toute l'armée en marche,
Et les petits enfants venaient cracher sur l'arche,
Et, soufflant dans leur trompe, imitaient le clairon ;
Au quatrième tour, bravant les fils d'Aaron,
Entre les vieux créneaux tout brunis par la rouille,
Les femmes s'asseyaient en filant leur quenouille,
Et se moquaient, jetant des pierres aux Hébreux ;
A la cinquième fois, sur ces murs ténébreux,
Aveugles et boiteux vinrent, et leurs huées
Raillaient le noir clairon sonnant sous les nuées.
A la sixième fois, sur sa tour de granit
Si haute qu'au sommet l'aigle faisait son nid,
Si dure que l'éclair l'eût en vain foudroyée,
Le roi revint, riant à gorge déployée,
Et cria : "Ces Hébreux sont bons musiciens !"
Autour du roi joyeux riaient tous les anciens
Qui le soir sont assis au temple, et délibèrent.
A la septième fois, les murailles tombèrent.
Victor HUGO Les Châtiments
image Wikipédia
Ainsi que l’arbre creux
Je suis vide au-dedans
Car un vent furieux
A soufflé tant et tant
Qu’il a éparpillé
Et jeté au ruisseau
Tout le jardin secret
Qui me tenait si chaud.
Mes doux espoirs d’avant,
Mes chères certitudes
Ont pris la clé des champs
Vers d’autres latitudes.
Il ne me reste rien
Que l’écorce à l’entour.
L’arbre se porte bien,
Seulement … côté cour.
texte écrit en 1996
AG
image flickr
Je serai très peu présent au cours des jours à venir.
J'ai programmé quelques textes.
A très bientôt
Amitiés
Nous venons de bien loin messeigneurs, gentes dames …
Avons pour vous quitté nos castels et nos cours
Afin de saluer l’inégalable flamme
Qui anime vos cœurs, modernes troubadours !
Blogueuses et Blogueurs, grâces vous soient rendues
Pour vos mots enchanteurs, images et chansons !
Lorsque nous rentrerons chez nous l’heure venue,
Sur la plus haute tour ferons graver vos noms !
AG
Photo YG
J’ai promené Hospilass* sur vos blogs, et il a été tellement émerveillé et passionné par ce qu’il a vu, que ce qui devait arriver arriva : il s’est mis en tête d’écrire lui aussi !
Je vous livre donc son premier poème (et peut-être le dernier !). Il y fait référence à une planète dont j’ai oublié le nom. Son style, vous le verrez, n’est pas très au point et manque furieusement d’images poétiques, malgré tous mes efforts d’adaptation. Je compte donc sur votre indulgence …
Les habitants de ce lieu
Ont une vie éphémère :
Un jour ! Et le plus curieux
Est qu’ils sont toujours en guerre !
Au lieu de se soutenir,
Perdus au fond de l’espace,
Ils se font ainsi souffrir …
Vraiment cela me dépasse !
Hospilass
(Entre nous, puis-je vous demander de ne pas trop l’encourager, car j’ai l’impression qu’il aurait tôt fait de prendre « la grosse tête » ! Merci. )
AG
*Hospilass est un ami extraterrestre, un Spoule de la planète Spoula, un astre pas très connu, j’en conviens ...
Ce beau canard au bord du lac
Cache plus d’un tour dans son sac ...
Méfiez-vous de son air bonasse,
C’est un ogre, foi de limace !
AG
Photo YG
Bon week-end et à lundi !
Amitiés
Alain
Je n’habite plus chez moi
Au point que j’en perds la tête,
Je suis partout à la fois,
En tous lieux de la planète.
Vous pensez que je voyage ?
Je vous assure que non !
Je demeure assis, bien sage
Devant ma télévision !
Tous les malheurs des humains
Me deviennent une charge,
Je pleure et me tords les mains,
Désespoir sur écran large …
Mais qui frappe à ma fenêtre ?
― Etes-vous, monsieur, … courtier ?
Je ne crois pas vous connaître …
― Votre voisin de palier !
image flickr
Bonjour et bienvenue !
Alain GAUTRON
Mon second blog :
Fables et écrits courts
"La prose de la vie nous permet de survivre.
Mais vivre, c'est vivre poétiquement."
Stéphane HESSEL
(Le chemin de l'espérance)
70 fables en vers
illustrées de photos en noir et blanc
par Yveline (yg86)
150 pages
Dans la rubrique "Rechercher un livre"
taper : FABLES
L'homme d'un seul livre,
comment peut-il être libre ?
"Que la jeunesse y prenne garde !
Qu'elle n'aliène jamais sa conscience au bénéfice d'un parti, d'une idéologie, d'un homme !"
André Frossard
Merci Sonya
L’imaginaire hameau de La Beurlandrie, de la non moins imaginaire commune de Taupignac, véritable petit « Cloche-Merle » du
Poitou, nous livre ici tous ses secrets. Dans une suite de courtes histoires reliées un peu à la manière d’un roman, l’auteur nous raconte, dans une langue truculente, les dires, les faits et
gestes, les espoirs et les déboires de La Jheanne, La Simoune, Le Bicognard, La Grimaude, le thiuré, Sébastien l’facteur, et pi bin d’autes…
Alain Gautron est né en 1948 et a passé toute son enfance à Charroux. Dans ses textes, il retrouve son parler familial, le poitevin méridional commun au sud-Civraisien (sud de la Vienne) et au
Ruffécois (Charente poitevine). — Préface d’Yves Gargouil, maire de Charroux et vice-président du Conseiller général de la Vienne.
En fin d’ouvrage, Eric Nowak propose une petite étude sur la langue de l’auteur, et la resitue dans l’ensemble poitevin et saintongeais.
Editions PyréMonde juillet 2009
Vient de paraître :
DIFFERENCES
Toi qui repousses l'étranger,
A son encontre qui fulmines,
Pourrais-tu, plutôt que juger,
Considérer tes origines ?
Notre Histoire est un long voyage ...
Les peuples ont mêlé leur sang.
Aberration, ce "Pur Lignage",
Celui dont tu te dis l'enfant !
N'es-tu pas Celte ou fils de Rome,
D'Afrique, berceau des Humains,
Etre cosmopolite en somme,
Riche de tes parents lointains ?
Rien ici-bas n'est étranger,
Et si la haine fait recette,
C'est que notre oeil est abonné ...
Au petit bout de la lorgnette !
Mille couleurs et non l'unique
Font tout le charme d'un décor.
Pourrait-on parler de musique
S'il n'existait qu'un seul accord ?
Ce sang qui coule dans nos veines
Porte en lui tous les souvenirs
De la grande Famille Humaine
Et tant d'Amour qui veut grandir !
Toi qui repousses l'étranger,
A son encontre qui fulmines,
Pourrais-tu, plutôt que juger,
Considérer tes origines ?
AG