Une tombe en ruine dans un cimetière abandonné envahi par les herbes folles.
Etait-ce un jour ou une nuit ?
Elle s'est abattue en terre
A force de temps et d'oubli
L'antique dame au front de pierre.
Nulle main pour la retenir,
Nulle voix autre que l'absence.
Même s'il faut un jour finir,
C'est crêve-coeur l'indifférence !
Brisée, la voici poussière,
Pareille aux tombes alentour,
Tout au fond de ce cimetière
Où les souvenirs n'ont plus cours.
Et, je suis là, passant d'un jour
A imaginer sans y croire
Celle ou celui en ce séjour
Dont on a perdu la mémoire,
Il a tant plu sur l'écritoire !
Signes et gens ont trépassé,
Laissant une page d'Histoire
Toute blanche à réinventer.
Et puis soudain une autre image
Echappée au Livre du Temps
Ravit la place au paysage
A mes yeux l'éclair d'un instant :
En ce tombeau, je vois le mien
Avec un siècle ou deux d'avance ...
Un passant qui ne saura rien
De mes cris ni de mon silence.
AG
On m’a parlé d’un pays
Où l’humour est interdit
Car déclaré inutile,
Dangereux et indocile.
En cette étrange contrée,
La police est entraînée
Pour arrêter illico
L’auteur du moindre bon mot
Que, sans peur du ridicule,
Un juge jette en cellule.
Les gens sont tristes à mourir.
Ils n’osent plus discourir,
Craignant par étourderie
De dire une drôlerie.
On n’a même pas le droit,
De rire en secret de soi !
AG
“Où il n’y a pas d’humour, il n’y a pas d’humanité ...”
IONESCO
Un vrai bonheur ne s’embarrasse
D’ostentation ni de clinquant.
Il est vivre l’instant qui passe,
Dans la lumière, intensément.
Pas besoin d’îles sous le vent,
Ni de Florence ou Pampelune.
Il suffit d’un soleil levant,
Un sourire, un rayon de lune.
Et moi l’instant que je préfère
A tous les fastes des grands rois,
A leurs fortunes éphémères,
C’est le bonheur d’être avec toi.
AG
photo
YG
La poésie est douce au cœur du malheureux.
Elle lui prend la main, lui sourit, le cajole
Et l’entraîne avec elle au Jardin merveilleux
Où les Muses sans fin dansent la farandole.
AG
photo YG
Ah ! Mes amis, j’ai fait un rêve !
Jugez plutôt de mon émoi :
Mon auto, j’en tremble de fièvre,
S’était mise à penser pour moi !
Je tolérais ses remontrances
Jusque là sans me courroucer :
M’éviter la panne d’essence
De son voyant illuminé,
“Attachez donc votre ceinture !”
Ou bien : “Le coffre est mal fermé !”
Enfin tout ce qu’une voiture
Peut décemment vous déclarer.
Mais savez-vous que maintenant,
Dès que je m’assois sur son siège,
Au lieu de partir comme avant,
De ses questions elle m’assiège ?
“As-tu fumé, hier au soir,
Bu de l’alcool outre mesure ?
Regarde-toi dans le miroir,
Tu as vu un peu ton allure ?
Mon cendrier n’est pas vidé !
As-tu terminé la vaisselle
Et bien fermé la porte à clé ?
As-tu descendu la poubelle ?”
Son moteur ne démarre pas
Tant que je n’ai, conducteur sage,
Sans rechigner, du haut en bas,
De sornettes rempli trois pages !
Quand ma réponse lui déplaît,
Alors ses circuits se consument.
Ce jour-là, j’en suis pour mes frais,
Tout s’arrête, le moteur fume.
Je me suis réveillé en sueur,
Mais ma foi, je suis bien tranquille,
Et j’ai bien ri d’avoir eu peur,
Car je n’ai pas d’automobile !
AG
Bonjour et bienvenue !
Alain GAUTRON
Mon second blog :
Fables et écrits courts
"La prose de la vie nous permet de survivre.
Mais vivre, c'est vivre poétiquement."
Stéphane HESSEL
(Le chemin de l'espérance)
70 fables en vers
illustrées de photos en noir et blanc
par Yveline (yg86)
150 pages
Dans la rubrique "Rechercher un livre"
taper : FABLES
L'homme d'un seul livre,
comment peut-il être libre ?
"Que la jeunesse y prenne garde !
Qu'elle n'aliène jamais sa conscience au bénéfice d'un parti, d'une idéologie, d'un homme !"
André Frossard
Merci Sonya
L’imaginaire hameau de La Beurlandrie, de la non moins imaginaire commune de Taupignac, véritable petit « Cloche-Merle » du
Poitou, nous livre ici tous ses secrets. Dans une suite de courtes histoires reliées un peu à la manière d’un roman, l’auteur nous raconte, dans une langue truculente, les dires, les faits et
gestes, les espoirs et les déboires de La Jheanne, La Simoune, Le Bicognard, La Grimaude, le thiuré, Sébastien l’facteur, et pi bin d’autes…
Alain Gautron est né en 1948 et a passé toute son enfance à Charroux. Dans ses textes, il retrouve son parler familial, le poitevin méridional commun au sud-Civraisien (sud de la Vienne) et au
Ruffécois (Charente poitevine). — Préface d’Yves Gargouil, maire de Charroux et vice-président du Conseiller général de la Vienne.
En fin d’ouvrage, Eric Nowak propose une petite étude sur la langue de l’auteur, et la resitue dans l’ensemble poitevin et saintongeais.
Editions PyréMonde juillet 2009
Vient de paraître :
DIFFERENCES
Toi qui repousses l'étranger,
A son encontre qui fulmines,
Pourrais-tu, plutôt que juger,
Considérer tes origines ?
Notre Histoire est un long voyage ...
Les peuples ont mêlé leur sang.
Aberration, ce "Pur Lignage",
Celui dont tu te dis l'enfant !
N'es-tu pas Celte ou fils de Rome,
D'Afrique, berceau des Humains,
Etre cosmopolite en somme,
Riche de tes parents lointains ?
Rien ici-bas n'est étranger,
Et si la haine fait recette,
C'est que notre oeil est abonné ...
Au petit bout de la lorgnette !
Mille couleurs et non l'unique
Font tout le charme d'un décor.
Pourrait-on parler de musique
S'il n'existait qu'un seul accord ?
Ce sang qui coule dans nos veines
Porte en lui tous les souvenirs
De la grande Famille Humaine
Et tant d'Amour qui veut grandir !
Toi qui repousses l'étranger,
A son encontre qui fulmines,
Pourrais-tu, plutôt que juger,
Considérer tes origines ?
AG