fable
La sorcière allait au marché.
Un gros chien noir sur son passage
Se mit alors à aboyer
Ameutant tout le voisinage.
Vous savez ce qui arriva ?
D’un magistral coup de baguette,
L’horrible femme transforma
Le pauvre animal … en brouette !
Moralité :
La brouette est un chien,
C’est fou quand on y pense !
Ne vous fiez à rien,
Trompeuse est l’apparence !
AG
Je suis bien triste, dit Simone,
Et que les jours me semblent longs !
Depuis que j’ai chassé la bonne,
Je me sens seule à la maison.
Personne ne me téléphone
Et j’ai rarement du courrier.
Il est vrai que quand quelqu’un sonne,
Je lâche mes deux fox-terriers.
A qui parler, je n’ai personne.
Et ma famille ? On est fâché.
C’est peut-être, mais ça m’étonne,
Depuis qu’j’les ai déshérités …
J’écris à d’anciennes amies
Sous couvert de l’anonymat.
Croyez-vous qu’on me remercie ?
Mon Dieu, que le monde est ingrat !
Pourtant, dit mon oncle Nestor,
Je ne suis pas mauvaise fille,
Ne mérite pas un tel sort,
Moi qui fais tout pour êt’ gentille !
AG
Ce gentil attardé par pitié qu’on tolère,
Que l’ignorant dénigre d’un rire moqueur,
Se demandant s’il est utile sur la Terre.
Quand par bonheur la Muse entend guider sa plume,
Il est celui qui crée avec les mots du cœur,
Au plus profond des nuits, de grands feux qui s’allument,
Mêlant leur symphonie à de célestes chœurs.
AG
"L'inventeur de l'escalier habitait sûrement au premier étage."
Philippe GELUCK
photo YG
- Bonjour Monsieur, excusez-moi de vous déranger. Vous êtes monsieur Poucet ?
- Alphonse Poucet, c’est moi. Qu’est-ce que vous voulez ?
- Je me présente : Mademoiselle Neige, assistante sociale.
- Assistante sociale ? Vous me paraissez bien jeune pour être assistante sociale !
- Sans doute, mais vous connaissez le proverbe : “Aux âmes bien nées, la valeur n’attend pas …”
- Je sais, je sais. C’est pas parce qu’on est pauvre qu’on est inculte ! Bon, pourquoi vous êtes là ?
- Monsieur Poucet, il paraît que vous maltraitez vos enfants ?
- Qui vous a dit ça ? Je parie que c’est cette vieille chouette de Mère Michel !
- C’est elle en effet qui a téléphoné au bureau.
- Et qu’est-ce qu’elle vous a dit ?
- D’abord que c’est vous qui lui avez pris son chat et ensuite que vous avez essayé de perdre vos enfants dans la forêt ! Elle vous a vus !
- Ah ! C’est donc ça ! Pour le chat, je ne dis pas, mais …
- Je me fiche du chat, Monsieur Poucet ! Mais est-il vrai que vous avez voulu perdre vos enfants ? Répondez !
- Ben, oui, c’est vrai. Même qu’il faudra qu’on recommence parce que ça a raté la première fois !
- Quoi ? Vous vous rendez compte de ce que vous dites ? C’est très grave !
- Ben peut-être, mais moi je n’y peux rien !
- Comment ça ?
- Ben non. L’auteur a écrit le conte comme ça, on ne peut pas le changer ! Vous l’avez lu, au moins, le conte, avant de venir ?
- Heu, non. Je suis nommée seulement depuis hier.
- Je comprends mieux ! … Tiens, tiens, voilà notre petit dernier ! Approche, mon petit, n’aie pas peur. Dis bonjour à la demoiselle.
- Je n’ai pas peur. Bonjour Mademoiselle !
- Bonjour. Comment t’appelles-tu ?
- Lepetit, Mademoiselle.
- Lepetit … c’est ton prénom ?
- Ben oui. Lepetit Poucet. Et vous, je parie que vous vous appelez Blanche.
- Mais oui. Comment as-tu deviné ?
- Vous savez, Mademoiselle, ce n’est pas parce que je suis son père, mais ce petit-là est d’une intelligence supérieure et très en avance pour son âge ! Tout le monde le dit.
- Dis-moi, Lepetit, je suis assistante sociale et …
- Ne vous fatiguez pas, j’ai tout entendu. J’étais caché derrière la porte, une vieille habitude ... Laisse-nous, papa, si tu veux bien, j’ai à discuter avec Mademoiselle !
- Bon, comme tu voudras, je vous laisse. Au revoir Mademoiselle.
- Au revoir Monsieur Poucet ... Alors, Lepetit, qu’as-tu à me dire ?
- Mademoiselle Neige, ne vous faites aucun souci, je vous assure que tout va s’arranger à la fin.
- Ah bon ? Comment le sais-tu ?
- Ben parce que j’ai lu le conte, tiens ! Alors, la fin, moi, je la connais ! Mais ne parlons plus de ça … Dites, je peux vous appeler Blanche ?
- Mais bien sûr si cela te fait plaisir.
- Vous êtes drôlement jolie ! Et vos cheveux, ce qu’ils sont beaux ! Ça vous dirait de venir prendre un café avec moi à la taverne de Peau d’Ane ? C’est juste après la clairière. Ça tombe bien, aujourd’hui, c’est le jour où elle fait des gâteaux ! Et puis après, si vous voulez, on pourra danser ! D’accord ?
PAN !
C’est le bruit que firent les cinq doigts de Blanche Neige sur la joue du petit effronté qui se sauva en courant sans demander son reste.
- Quelle famille !
Telles furent les paroles définitives qu’elle prononça en quittant la maison.
AG
Brille, petite Flamme,
Afin que ceux qui souffrent
On ne les oublie pas !
"Il est très difficile, quand on vit dans la familiarité bourrue de la mer,
de ne point regarder le vent comme quelqu'un
et les rochers comme des personnages."
Victor HUGO
photo YG
Bonjour et bienvenue !
Alain GAUTRON
Mon second blog :
Fables et écrits courts
"La prose de la vie nous permet de survivre.
Mais vivre, c'est vivre poétiquement."
Stéphane HESSEL
(Le chemin de l'espérance)
70 fables en vers
illustrées de photos en noir et blanc
par Yveline (yg86)
150 pages
Dans la rubrique "Rechercher un livre"
taper : FABLES
L'homme d'un seul livre,
comment peut-il être libre ?
"Que la jeunesse y prenne garde !
Qu'elle n'aliène jamais sa conscience au bénéfice d'un parti, d'une idéologie, d'un homme !"
André Frossard
Merci Sonya
L’imaginaire hameau de La Beurlandrie, de la non moins imaginaire commune de Taupignac, véritable petit « Cloche-Merle » du
Poitou, nous livre ici tous ses secrets. Dans une suite de courtes histoires reliées un peu à la manière d’un roman, l’auteur nous raconte, dans une langue truculente, les dires, les faits et
gestes, les espoirs et les déboires de La Jheanne, La Simoune, Le Bicognard, La Grimaude, le thiuré, Sébastien l’facteur, et pi bin d’autes…
Alain Gautron est né en 1948 et a passé toute son enfance à Charroux. Dans ses textes, il retrouve son parler familial, le poitevin méridional commun au sud-Civraisien (sud de la Vienne) et au
Ruffécois (Charente poitevine). — Préface d’Yves Gargouil, maire de Charroux et vice-président du Conseiller général de la Vienne.
En fin d’ouvrage, Eric Nowak propose une petite étude sur la langue de l’auteur, et la resitue dans l’ensemble poitevin et saintongeais.
Editions PyréMonde juillet 2009
Vient de paraître :
DIFFERENCES
Toi qui repousses l'étranger,
A son encontre qui fulmines,
Pourrais-tu, plutôt que juger,
Considérer tes origines ?
Notre Histoire est un long voyage ...
Les peuples ont mêlé leur sang.
Aberration, ce "Pur Lignage",
Celui dont tu te dis l'enfant !
N'es-tu pas Celte ou fils de Rome,
D'Afrique, berceau des Humains,
Etre cosmopolite en somme,
Riche de tes parents lointains ?
Rien ici-bas n'est étranger,
Et si la haine fait recette,
C'est que notre oeil est abonné ...
Au petit bout de la lorgnette !
Mille couleurs et non l'unique
Font tout le charme d'un décor.
Pourrait-on parler de musique
S'il n'existait qu'un seul accord ?
Ce sang qui coule dans nos veines
Porte en lui tous les souvenirs
De la grande Famille Humaine
Et tant d'Amour qui veut grandir !
Toi qui repousses l'étranger,
A son encontre qui fulmines,
Pourrais-tu, plutôt que juger,
Considérer tes origines ?
AG