photos YG
Je te revois, mon cher village,*
Avec les yeux du temps passé,
Toi qui berças mon plus jeune âge,
Coquelicots et champs de blé.
Dans tes ruelles d’un autre âge,
Bêlent les chèvres allant au pré.
La voisine fait ses fromages,
Des hommes partent labourer.
Un vieux tracteur tousse et rugit
Crachant étincelles et fumée.
On parle haut. Un enfant rit.
“Salut, Marcel, belle journée !”
Tous ils sont là, vivante scène,
Trimant du matin jusqu’au soir,
Comme autrefois, durs à la peine,
Mais je suis le seul à les voir.
*Ici dans le sens de hameau
AG
Ce ne sont pas des fleurs
sur un vieux mur.
C'est un sourire,
après les pleurs.
AG
Paul est un ami d’enfance. Il est directeur de publication aux éditions Le Grillon Bleu, et c’est lui qui m’a décidé à me lancer dans la carrière d’écrivain. Il croit en mon talent, dit-il, même si, vous avez pu le constater, mes débuts sont un peu chaotiques. Toutefois j’ai bon espoir de réussir. J’ai par ailleurs un autre métier. Je ne vous en ai pas parlé ? Je suis pompier volontaire dans le petit bourg où j’habite et je m’occupe également de la bibliothèque municipale un jour par semaine.
Mais revenons à la question qui nous intéresse. Paul m’a promis de rédiger le formulaire de réclamation concernant Clémentine et Gaspard et de le faire parvenir au Conseil de l’Ordre. Il m’a assuré que tout s’arrangerait ... Faire d’un facteur un capitaine de cavalerie ! Ce Galurin, tout de même, il ne manque pas d’air !
Bon, si je n’ai pas le droit d’écrire, il me reste au moins celui de penser. J’avais justement en tête un joli petit poème destiné à Clémentine …
Dring ! Dring !
- Allô ? Oui, c’est moi. Le feu ? Où ? Mon Dieu, ce n’est pas possible ! J’arrive tout de suite.
AG
Je vais de
fortune
Mes chemins de lune
Les soirs
Qu'un souffle tranquille
Descend sur la ville
Je pars
Alors tout s'efface
Tel chagrin qui lasse
Le jour
Se change en douceur
Au fil du bonheur
Qui court
L'horizon scintille
Et demain s'habille
De soie
De routes en fleurs
Sans ombre ni pleurs
Que joie
Voilà ma fortune
Mes chemins de lune
Les soirs
Qu'un souffle tranquille
Descend sur la ville
Bonsoir
AG
- Excusez-moi, Monsieur,
J’ai perdu mes lunettes.
Sauriez-vous en ces lieux
Où sont les allumettes ?
- Vous m’en voyez marrie.
Hélas, je n’en sais rien.
Du rayon lingerie,
Ne suis qu’un mannequin !
AG
"Il vivait en dehors des chemins forestiers ..." G. BRASSENS
photo YG
Je ne résiste pas
au plaisir de vous faire partager ce poème de Jean AICARD.
Mon père m'en récitait souvent les deux premiers vers.
Sans le paysan, aurais-tu du pain ?
C'est avec le blé qu'on fait la farine;
L'homme et les enfants, tous mourraient de faim,
Si dans la vallée et sur la colline,
On ne labourait et soir et matin.
Sans le boulanger, qui ferait la miche ?
Sans le bûcheron, — roi de la forêt, —
Sans poutres, comment est-ce qu'on ferait
La maison du pauvre et celle du riche ?
... Même notre chien n'aurait pas sa niche I
Où dormirais-tu dis, sans le maçon ?
C'est si bon d'avoir sa chaude maison
Où l'on est à table, ensemble, en famille !
Qui cuirait la soupe, au feu qui pétille,
Sans le charbonnier qui fît le charbon ?
Sans le tisserand, qui ferait la toile ?
Et sans le tailleur, qui coudrait l'habit ?
Il ne fait pas chaud à la belle étoile !
Irions-nous tout nus, le jour et la nuit,
Et l'hiver surtout, quand le nez bleuit ?
Aime le soldat, qui doit te défendre !
Aime bien ta mère, avec son cœur tendre !
C'est pour la défendre aussi qu'il se bat.
Quand les ennemis viendront pour te prendre,
Que deviendrais-tu sans le bon soldat ?
Aimez les métiers, le mien et les vôtres !
On voit bien des sots, pas un sot métier;
Et toute la terre est comme un chantier
Où chaque métier sert à tous les autres,
Et tout travailleur sert le monde entier.
Jean AICARD
Bonjour et bienvenue !
Alain GAUTRON
Mon second blog :
Fables et écrits courts
"La prose de la vie nous permet de survivre.
Mais vivre, c'est vivre poétiquement."
Stéphane HESSEL
(Le chemin de l'espérance)
70 fables en vers
illustrées de photos en noir et blanc
par Yveline (yg86)
150 pages
Dans la rubrique "Rechercher un livre"
taper : FABLES
L'homme d'un seul livre,
comment peut-il être libre ?
"Que la jeunesse y prenne garde !
Qu'elle n'aliène jamais sa conscience au bénéfice d'un parti, d'une idéologie, d'un homme !"
André Frossard
Merci Sonya
L’imaginaire hameau de La Beurlandrie, de la non moins imaginaire commune de Taupignac, véritable petit « Cloche-Merle » du
Poitou, nous livre ici tous ses secrets. Dans une suite de courtes histoires reliées un peu à la manière d’un roman, l’auteur nous raconte, dans une langue truculente, les dires, les faits et
gestes, les espoirs et les déboires de La Jheanne, La Simoune, Le Bicognard, La Grimaude, le thiuré, Sébastien l’facteur, et pi bin d’autes…
Alain Gautron est né en 1948 et a passé toute son enfance à Charroux. Dans ses textes, il retrouve son parler familial, le poitevin méridional commun au sud-Civraisien (sud de la Vienne) et au
Ruffécois (Charente poitevine). — Préface d’Yves Gargouil, maire de Charroux et vice-président du Conseiller général de la Vienne.
En fin d’ouvrage, Eric Nowak propose une petite étude sur la langue de l’auteur, et la resitue dans l’ensemble poitevin et saintongeais.
Editions PyréMonde juillet 2009
Vient de paraître :
DIFFERENCES
Toi qui repousses l'étranger,
A son encontre qui fulmines,
Pourrais-tu, plutôt que juger,
Considérer tes origines ?
Notre Histoire est un long voyage ...
Les peuples ont mêlé leur sang.
Aberration, ce "Pur Lignage",
Celui dont tu te dis l'enfant !
N'es-tu pas Celte ou fils de Rome,
D'Afrique, berceau des Humains,
Etre cosmopolite en somme,
Riche de tes parents lointains ?
Rien ici-bas n'est étranger,
Et si la haine fait recette,
C'est que notre oeil est abonné ...
Au petit bout de la lorgnette !
Mille couleurs et non l'unique
Font tout le charme d'un décor.
Pourrait-on parler de musique
S'il n'existait qu'un seul accord ?
Ce sang qui coule dans nos veines
Porte en lui tous les souvenirs
De la grande Famille Humaine
Et tant d'Amour qui veut grandir !
Toi qui repousses l'étranger,
A son encontre qui fulmines,
Pourrais-tu, plutôt que juger,
Considérer tes origines ?
AG